MARIKA BÜHRMANN, CLAIRE MAUGEAIS, JEAN-CHRISTOPHE NOURISSON, SOUSSAN LTD, LALITTE STOLPER
EXPOSITION
DU 12 DÉC. 1998 AU 20 JANV. 1999
SÉJOURS 98
Le Parc-Saint Léger s’est inscrit dès son origine comme un lieu de création et de production d’œuvres. Après les deux premières expositions qui proposaient quelques repères dans l’histoire récente de l’art (expositions « Espaces à construire » avec la collection du FRAC Bourgogne et « Les ordonnances de l’eau »), le Parc-Saint-Léger a renoué avec sa vocation première en invitant 5 artistes à résider dans ses murs. L’exposition « Séjours 98 » concluait cette période de 3 mois au cours de laquelle ils ont travaillé sur le lieu même de l’exposition. Le choix des artistes invités s’est défini en fonction des problématiques développées dans les deux premières expositions : une approche critique de l’espace et de l’architecture (Claire Maugeais et Jean-Christophe Nourisson), un questionnement sur le passé thermal du lieu et sur l’eau et ses valeurs sociales, économiques, symboliques (Soussan LTD et Lalitte Stolper). Le travail de performance de Marika Bürhman constituait également un écho actuel aux artistes performers des années 60-70, présents dans l’exposition d’été.
Marika Bürhmann
Née en 1971 à Moulins, vit et travaille à Nantes.
La performance qui a eu lieu le jour du vernissage poursuivait des recherches engagées par Marika Bürhman précédemment : recherches sur la limite entre intime et public, jeu sur les contradictions entre morale et pulsion, attirance et dégout, proximité et distance.
« Posture n°8, cellule écarlate » était envisagée comme l’expérience d’un échange entre l’artiste et le spectateur. Dans un espace semi-clos, le spectateur était mis en présence de l’artiste dont le corps était enduit d’une substance rouge et brillante, liquoreuse, sucrée. La matière faisait penser à la chair ou aux humeurs du corps, comme si, par ce recouvrement, c’était paradoxalement l’intérieur du corps qui devenait visible et consommable.
Claire Maugeais
Née en 1964 à Angers, vit et travaille à Marseille.
A partir d’un questionnement sur la peinture et son rapport à l’espace, Claire Maugeais a peu à peu délaissé les pinceaux pour utiliser principalement l’image photocopiée d’architecture.
Au Centre d’Art, des images d’architecture urbaine ont été disposée sur les fenêtres hautes du bâtiment, contredisant ainsi le cadre champêtre du parc. Elles étaient visibles de l’intérieur comme de l’extérieur, de nuit comme de jour, avec des grandes variations selon la lumière et le climat. Comme en surimpression par rapport à l’architecture du Centre, dont la présence est déjà très forte, ces photographies engageaient un dialogue avec le travail de Jean-Christophe Nourisson, présent dans l’espace central avec lequel le travail avait été défini.
Jean-Christophe Nourisson
Né en 1962 à Angers, vit et travaille à Marseille.
Dans la salle principale du Centre d’Art, l’artiste avait construit un volume défini par un plancher oblique et deux murs, un espace d’exposition qui contredit et déstabilise celui dans lequel il s’inscrit. Face à cette construction, sur toute la hauteur d’un grand mur seront fixés des sièges pour la plupart d’entre-eux inaccessibles. Ce dispositif a servi de cadre à la lecture proposée par l’artiste le jour du vernissage.
Soussan LTD
Invité du Centre d’Art, le musée des nuages a choisi de proposer différents objets, tous liés à l’histoire du lieu, ancienne station thermale. Une fontaine mobile, réalisée par Soussan LTD, a accompagné tous les événements de la vie du Centre : vernissages, visites d’expositions, accueil d’artistes. Elle aura été le premier maillon d’un réseau de distributeurs d’eau de source qui aura pu être installé dans différents centres d’art, salles d’exposition et musées d’Europe. Attentif à l’incidence du développement économique sur notre environnement et sur l’équilibre de la chaîne alimentaire, le musée des nuages a choisi également de rappeler cette nécessité en installant des abreuvoirs à oiseaux alimentés en eau de source. Deux réverbères témoins du passé de l’établissement thermal ont été restaurés et recyclés en abreuvoirs. Un troisième point d’eau, de l’autre côté du pavillon des sources a été suspendu aux branches d’un arbre centenaire. Troisième élément réalisé par Soussan LTD, un porteur d’eau en aluminium et caoutchouc est destiné à acheminer l’eau de la source Lou vers les abreuvoirs.
Lalitte Stolper
Au centre d’Art, Lalitte Stolper a souhaité revisiter l’histoire de la station thermale. A partir d’une relation imaginaire entre une employée et une curiste, elle questionne les liens sociaux d’une part et la relation nécessairement intime et physique induite par les services du thermalisme d’autre part.