Marjolaine Turpin inscrit son travail dans le temps long et l’attention aux détails qui habituellement échappent au regard. Ainsi s’attache-t-elle de façon récurrente aux processus lents à l’œuvre dans la ‘nature’. Chacun de ses projets constitue un champ d’exploration patiente et obstinée à l’affût de minimes apparitions faisant peu à peu groupe ou cartographie. Mais elle peut également travailler à l’effacement/polissage des matières pour faire place à un effet réfléchissant…
Accueillie en résidence au Parc Saint Léger à l’automne 2020, M. Turpin a souhaité partager son processus de travail avec l’artiste Samira Ahmadi Ghotbi.
Si c’est dans l’histoire de son pays, de sa civilisation que S. Ahmadi Ghotbi trouve matières à initier ses processus de travail, ceux-ci la conduisent à explorer des questions universelles et intemporelles telles que celles de traces, de mémoire, des formes et polyvalence des symboles…
Intitulée La visée, manière d’indiquer cette pointe d’attention du regard qui les intéresse toutes deux, l’installation qu’elles nous proposent se développe autour d’un tissage de cire d’abeille et de fil de coton, œuvre nouvellement co-créée par les 2 artistes, accompagné d’un ensemble d’œuvres personnelles entre exploration de la sensibilité des plantes pour l’une et revisitation d’un imaginaire du trophée de chasse pour l’autre. Comme une invitation à méditer sur la relation de l’être humain à la ‘nature’, de l’observation à l’action à l’appropriation…
Diplômée de l’ESACM (Clermont-Ferrand, 2015), Marjolaine Turpin (1991) a récemment exposé à l’Espace d’art contemporain Les Roches, au Chambon-sur-Lignon dans le cadre des Galeries Nomades de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne. Depuis 2015, son travail est régulièrement exposé au sein d’expositions collectives. Elle a pu par ailleurs développé sa démarche notamment dans le cadre des résidences de la Fondation Albert Gleizes (Sablons, Moly-Sabata) et du Vivarium (Rennes, A Guest + A Host). marjolaineturpin.fr
Après un début de parcours universitaire à la Faculté d’art et d’architecture de Téhéran, Samira Ahmadi Ghotbi a poursuivi ses études à l’ESA de Clermont Métropole et a obtenu un Diplôme Supérieur de Recherche en art, en 2019. Elle a été lauréate de la commission de la Cité internationale des arts 2018, et a dernièrement bénéficié d’une résidence à Chanonat/Ass. Champ libre (Puy de Dôme).