Dans le livre La terre demeure de George Stewart, dont l’intrigue se déroule dans les années 40, Ishwerwood, un jeune étudiant en géographie de Berkeley redescend d’un refuge en montagne où il était resté isolé plusieurs semaines pour observer le milieu naturel. A son retour en ville, il ne trouve plus personne. En lisant le journal, il comprend que la population de la ville mais aussi du reste du monde a été décimée par un mystérieux virus auquel il a réchappé. Peu à peu, il retrouve des survivants et une petite communauté prend forme. Ish s’inquiète que la nouvelle génération d’Hommes vive en parasite sur les ruines de l’ancien monde et ne crée rien de nouveau. Obsédé par l’idée que la grande étendue des savoirs du monde se disperse, il protège jalousement la bibliothèque universitaire où reposent les livres qu’il considère comme sacrés.
Partant du postulat que le monde court à sa perte et que comme dans le livre de George Stewart, les humains et leur production manufacturée sont voués à une disparition plus ou moins lente, le but du workshop mené par Jennifer Freville, avec les enseignants Olivier Dumont et Emmy Dutour pour la classe de second F du lycée Raoul Follereau était de créer une œuvre collective rassemblant la mémoire du monde. Non pas une mémoire encyclopédique, mais une mémoire morcelée, partielle et partiale. Les élèves ont réfléchi à ce qu’ils voudraient transmettre aux générations futures. Quelle mémoire doit conserver l’humanité ? Que ne faut-il pas oublier ?
La culture populaire et technique y a alors la même place que la culture érudite, confrontant des systèmes de valeurs qui pourraient ne plus avoir cours si cette fiction devenait réalité.
TEOTWAWKI rassemble, dans la salle culturelle du lycée, l’ensemble des réalisations des élèves, dans une installation totale entre le laboratoire et le cabinet de curiosité.
L’exposition est ouverte du 3 au 21 novembre sur rendez-vous, du lundi au vendredi entre 9h et 18h.
Ce projet intervient dans le cadre de l’exposition Traucum.