Ariane Michel/Céleste Boursier Mougenot (Collection FRAC Franche Comté)
Nino Laisné (Collection FRAC Franche Comté)
Samuel Lecocq
DÉCEMBRE 2021
ART CONTEMPORAIN AU MUSÉE (I)
PROGRAMME FILMS VIDÉOS
MUSÉE DE LA FAÏENCE ET DES BEAUX ARTS DE NEVERS
EN PARTENARIAT AVEC LE FRAC FRANCHE COMTÉ
Cette programmation initie un partenariat avec le Musée de la faïence et des Beaux-arts de Nevers dans une volonté commune d’ouverture des regards.
Le Fonds Régional d’Art Contemporain de Franche Comté est partenaire de ce programme avec le prêt de 2 œuvres.
Les projections ont lieu dans l’espace micro-folie du musée et sont en accès libre (pass sanitaire requis).
jeudi 02 au dimanche 05 déc. 14h-18h
Ariane MICHEL & Céleste BOURSIER MOUGENOT
Les oiseaux de Céleste, 2008 – collection FRAC Franche Comté
en boucle, film vidéo couleur, son – 8’,6’’
L’artiste vidéaste Ariane Michel (1973) nous donne avec ce film son regard sur l’œuvre From Here to Ear (2007) de Céleste Boursier Mougenot.
Céleste Boursier Mougenot (1961), musicien de formation, crée des installations ou situations ‘vivantes’ où le son s’adresse autant à nos yeux qu’à nos oreilles. Comme dans From Here to Ear, où un groupe d’oiseaux volètent librement sur des guitares électriques et captent notre attention, à l’affût de l’évènement qui va créer le son.
Les installations de Céleste Boursier Mougenot s’adaptent aux caractéristiques des lieux d’expositions. L’architecture, l’environnement y sont intégrés afin de créer des interactions en temps réel et offrir la possibilité d’une expérience immersive. C’est bien ce dont témoignent les images d’Ariane Michel qui semblent traquer l’émergence du son à même chaque élément du paysage, à même le parcours hasardeux des oiseaux.
On retrouve ici l’intérêt que développe Ariane Michel dans son travail personnel pour les paysages, les territoires sur lesquels elle sait nous offrir un regard d’une extrême attention leur conférant une ‘extraordinaire’ temporalité.
Céleste Boursier Mougenot est représenté par la Galerie Xippas (Paris), Ariane Michel par Jousse Entreprise (Paris)
Le film Les oiseaux de Céleste a été produit par la Galerie Xippas.
mercredi 08 au samedi 11 déc. 14h-18h
Nino LAISNÉ
L’air des infortunés, 2019 – collection FRAC Franche Comté
en boucle, film vidéo couleur, son – 12’
Nino Laisné (1985) construit sa démarche de création via un travail minutieux, patient, de recherche historique et de collaboration avec des artisans d’art. Ce sont les personnages singuliers, les histoires marginales qui attirent son attention. Et c’est dans les failles inéluctables des archives qu’il ouvre un champ à son imaginaire. Dès lors il lui plaît d’inventer des narrations, des objets et situations troublant les frontières du temps et des certitudes. La musique – traditionnelle, baroque – et plus particulièrement le chant, a une part décisive dans son processus, en ce qu’elle lui permet de tisser une unité sensible et en même temps de perturber, doubler le récit et les images.
Outre ses œuvres filmiques et plastiques, il est également co-auteur du concert-récital Romances inciertos, un autre Orlando, présenté au festival d’Avignon en 2018 et toujours actuellement en tournée internationale
L’air des infortunés se joue de l’imposture, du faux et de la véracité des documents muséaux. Le film convoque l’histoire de Karl Wilhelm Naundorff, horloger accusé d’avoir usurpé l’identité de Louis XVII, Dauphin de France et ses prétendus souvenirs d’enfance évoqués devant les tribunaux.
Imposture pour imposture, Nino Laisné reconstitue une scène de procès, la pièce à conviction en est l’automate de la Joueuse de tympanon de Marie-Antoinette (aujourd’hui conservée au Musée des arts et métiers), et pour toute défense le protagoniste chante la berceuse de Berquin retrouvée dans les archives de Marie Antoinette… un lien mystérieux entre l’automate et le prétendu fils de Marie-Antoinette.
Puissance de l’émotion et de l’entremêlement du faux et du vraisemblable, surtout lorsqu’on sait que l’automate du Musée des arts et métiers n’inclut pas dans son répertoire la berceuse de Berquin… berceuse tragique évoquant la reine seule avec son enfant, face au destin et au peuple qui se dresse comme des infortunés.
Mais puissance aussi du réel lorsque progressivement le spectateur se retrouve face à l’envers du décor et… à la figuration des insurgés de la révolution.
Nino Laisné a créé cette pièce lors d’une résidence au FRAC Franche Comté en collaboration avec le CDN et la Scène nationale de Besançon. La reconstitution de l’automate (contrefait selon les instructions de l’artiste) a été réalisé par l’horloger Francis Platcha).
Le film L’air des infortunés a été primé par le Short Shot Fest de Moscou.
mercredi 15 au dimanche 19 déc. 14h-18h et mercredi 22 au dimanche 26 déc. 14h-18h
Samuel LECOCQ
Samuel Lecocq (1992) met en scène des personnages en proie à des questions essentielles – l’engagement, l’inscription sociale, familiale… Si le contexte est celui de notre société contemporaine avec ses décors et problématiques ‘actuelles’, l’approche explore bien plus la force des ressources individuelles.
Avec une attention soignée, portée sur tous les aspects du médium film (scénario, jeux d’acteurs, décor, cadrage…), ses films nous révèlent les complexités agissantes. Une manière de porter notre attention dans l’expérience aux antipodes ainsi du jugement ou du commentaire. Il en résulte que des questions rebattues telles que la radicalité, les conditions du travail salarié nous sont adressées bien au-delà de constats documentés ou a fortiori de partis pris.
S. Lecocq a été accueilli en résidence au Parc Saint Léger en 2019. Il est diplômé de la HEAD – Genève et du Studio National des Arts Contemporains – LE FRESNOY (2021).
mercredi 15 au dimanche 19 déc. 14h-18h
L’énergie du désespoir, 2020 – production Studio Le Fresnoy
en boucle, film vidéo couleur, son – 27′
Quatre collègues, trois hommes, une femme participent à un escape game organisé par leur entreprise selon les modes actuelles de management. Situation habituelle ? oui, sauf que cette fois le doute s’installe. Le lieu est clos et improbable, aucune instruction, aucune énigme apparente…
En quelques plans resserrés sur les visages, quelques répliques, la caméra révèle les personnalités singulières des protagonistes, laissent deviner leurs parcours, leurs espoirs. Tandis que dans un jeu subtil de scenario et de décor, la situation se retourne.
Incertains de la réalité de leur situation, passant en revue toutes les hypothèses, en proie au désespoir, ils vont peu à peu, l’espoir de la solution s’évanouissant, lâcher les langages stéréotypés et les modèles convenus… Place à l’humour, au jeu, à l’inventivité et à la solidarité des corps – des corps pour eux-mêmes et sans ‘objectif’ d’aucune sorte!
mercredi 22 au dimanche 26 déc. 14h-18h
Le jeu de la fugue, 2019
en boucle, film vidéo couleur, son – 18′
Au travers de la mise en scène de quatre situations de travail ou de performance, Le jeu de la fugue révèle la place de l’individu, face à la contrainte. Dans un travail très précis, S. Lecocq réussit à témoigner subtilement à la fois de la contrainte et de l’infime mais robuste ressource de liberté présente chez l’individu. Il filme au singulier à hauteur d’individu et ainsi dépasse la simple dénonciation sociale pour replacer la question du travail et de la discipline à un niveau existentiel.
Le jeu de la fugue a été présenté au Salon de Montrouge en 2018 et dans ce cadre a reçu le prix des Beaux-arts de Paris.