EXPOSITION
DU 28 MAI AU 31 AOÛT 2000

Avenue Conti

MARTINE ABALLÉA, PATRICK CORILLON, BERNADETTE GENÉE, ALAIN LE BORGNE

« Avenue Conti » est une proposition poétique et fictionnelle. Conçue à partir d’une certaine réalité puisée dans le contexte de Pougues-les-Eaux, « Avenue Conti » donne à voir une réécriture du lieu et des multiples façons de l’appréhender.

Le titre de l’exposition – l’adresse du Centre d’Art – évoque l’histoire prospère de la ville mais aussi un ailleurs imaginaire.
Les quatre invités, Martine Aballéa, Patrick Corillon, Bernadette Genée et Alain Le Borgne, ont produit des œuvres dans une plus ou moins grande proximité avec la réalité locale. Ce sont différents modes de perception du réel qui sont ainsi exposés, faisant apparaître l’extrême complexité de notre relation au monde.

Convoquant la mémoire sur le passé thermal de la ville, Martine Aballéa fait naître une source. À travers des éléments visibles, elle retrace l’histoire d’une boisson inventée, de sa source bouillonnante jusqu’à son conditionnement et sa distribution au public dans le Centre d’Art.
Relevant d’un imaginaire féérique, cette source d’aspect étrange opère une transformation, jusqu’à sa consommation par le spectateur.

Patrick Corillon a pris comme point de départ des deux œuvres présentées les croyances, religieuses ou populaires. Transportant ce phénomène vers d’autres récits, il explore les différents modes de déplacements, physiques et mentaux, liés aux rituels. Des états émotionnels sont revécus par le spectateur grâce au dispositif spatial de l’œuvre.

Bernadette Genée et Alain Le Borgne ont effectué des séjours réguliers à Pougues-les-Eaux pendant 18 mois. Leur participation au Comice Agricole le 31 août 1998 leur a permis de nouer des relations avec la population et d’engager des projets touchant aux aspects de la réalité locale. L’œuvre vidéographique commune Le dernier comice constitue, à partir d’images réelles tournées par des habitants lors des préparatifs de la fête, une vision réinterprétée de la fête dans une communauté rurale.
Par d’autres pièces, Bernadette Genée puise la matière de sa réflexion au plus près de la réalité de la vie (Harmonie, bibliothèque). Elle en retient quelques signes et matérialise l’espace mental de la ville en réunissant des bibliothèques d’habitants.

Alain Le Borgne construit à partir des « Sources et ressources » du lieu, au sens propre comme au sens figuré, un espace de production artistique qui interroge les constituants de la peinture au travers de quelques « tableaux ». Mis en lumière dans une pénombre, ils abordent la question des traces et de la visibilité.

Point de rencontre entre l’art et un territoire, le Centre d’Art est le lieu où se concrétise un déplacement à la fois matériel et mental du réel vers un espace fictionnel. La ville n’y est pas envisagée comme espace social, mais comme lieu de représentation, personnel et collectif, dont la dimension poétique est activée par les œuvres des artistes.