Ekphrasis est une exposition inversée, montée à l’envers, en résonance avec une origine qui n’existe pas. Le point de départ du projet est le déplacement d’une exposition entre deux espaces que tout oppose, la dimension, le style architectural, la situation… Ainsi les artistes Elise Vandewalle et Andrès Ramirez ont-ils été invités à penser une exposition modulable, pouvant se déployer une première fois au collège Le Rimorin de Dornes, dans le vaste espace de la galerie, anciennement atelier de technologie pour les élèves, puis s’immergeant dans l’architecture étrange du collège René Cassin de Cosne, à la frontière d’une architecture hollandaise et du monde d’Harry Potter.
Ensuite est venue cette notion, “ekphrasis”, proposée par le professeur d’arts plastiques Christophe Ravignot à Dornes. Le terme lui-même signifie l’évocation et la description d’une œuvre d’art, fictive ou réelle, dans un texte. Il s’agissait que les élèves des deux établissements communiquent par un site Internet pour se raconter l’exposition, sous forme de textes ou de fragments mystérieux de l’installation.
Le projet proposé par Elise Vandewalle et Andrès Ramirez s’est donc construit en écho à ces échanges qui n’ont pas encore eu lieu, proposant alors aux visiteurs et aux élèves des fragments d’une œuvre dont on parle déjà, sans qu’elle n’ait encore vu le jour. Ces éléments, support d’un récit à venir, construits de céramique, suturés de métal, animés de vidéos énigmatiques, évoquent le reflet, le manque ou encore une ébauche de science-fiction. Plus qu’une forme fixe et figée, le visiteur se retrouve face à un assemblage, comme un arrêt sur image dans une histoire en cours.
L’exposition s’est agencée ensuite au collège René Cassin à Cosne-cours-sur-Loire à partir du 4 juin.
Les participations des élèves sur le site Ekphrasis : ekphrasis.jimdo.com
Céline Poulin, commissaire de l’exposition et chargée de la programmation Hors les murs du Parc Saint Léger.