Le MDF, bois de particule, est un élément central de la pratique de l’artiste Émilie Perotto, matière qu’elle manipule, aussi, pour le plaisir du toucher, allant même jusqu’à imaginer une sculpture à empoigner. Prendre la sculpture à bras-le-corps (et l’esprit) serait un peu ce qui définit le rapport d’Émilie Perotto à son travail. Elle construit ses œuvres avec jubilation : l’esprit de l’artiste divague dans le contact avec la matière et ce rapport physique influence directement la conception de la pièce. Ce plaisir, elle le veut contagieux, envisageant le regard que le spectateur portera sur l’œuvre dans la construction de celle- ci : l’appel d’éléments visuels incite à faire le tour de la sculpture, le jeu des vides et des pleins accentue les perspectives, le changement d’échelles crée des fictions… Le nom de l’œuvre découle souvent de ce rapport intime de l’artiste à son travail.
Construction, déconstruction, récupération et assemblage sont autant de procédés utilisés par Émilie Perotto qui répondent à des jeux de langages, de symétrie, de réminiscence d’œuvres antérieures, de création de petites fictions personnelles.
Le titre de cette exposition, « À bûche perdue », fait référence à l’activité du flottage du bois qui rythma la vie de Clamecy pendant près de quatre siècles. L’histoire de la ville résonne avec une des œuvres présentées dans l’exposition La bûche (de la femme à la bûche), dont la mise en espace fait aussi écho à cette dérive organisée du bois, cette procession. En effet, en visitant le musée, Émilie Perotto a tout de suite imaginé un parcours linéaire dans cette salle longiligne : les sculptures se suivent les unes les autres, jouant chacune différemment sur le rapport du socle à la sculpture.
Deux pièces ont été créées spécifiquement pour cette exposition : NTGFM et À fil tendu.