2017-2018

Née en 1988 à Boulogne-Billancourt. Vit et travaille à Paris.

Pour cette cinquième édition de la résidence « Excellence des Métiers d’Art » à l’École Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne, à Nevers, la section Design Graphique accueillera l’artiste Georgia René-Worms. Artiste de formation, auteure et curatrice , elle expérimente des modes d’expositions du texte.

La pratique de Georgia René-Worms se veut organique, multiple, elle ne désire pas en définir un statut, et laisse donc la liberté à son interlocuteur de choisir si elle est artiste, curator ou auteur, si ce n’est tout à la fois. Le choix de ne pas vouloir être assimilée à une pratique est pour elle politique, il l’éloigne volontairement de la possibilité d’être une valeur visible et quantifiable. Dans ses travaux, elle s’intéresse à des personnages singuliers, en particulier à des femmes ayant pu avoir des rôles déterminants, mais qui ont échappé à la reconnaissance ou sont tombées dans l’oubli. Il s’agit essentiellement d’interroger le centre par la marge, plutôt prendre en compte les pluralités qui constituent une identité que sa valeur sociale, pour ça elle adopte le regard d’un enquêteur pro-actif et critique. Cette organicité se retrouve aussi dans la manière dont elle mène ses projets, ils sont la plupart du temps collaboratifs. Il s’agit parfois de confier une de ses recherches à un artiste et produire une pièce ensemble, écrire à plusieurs, se retirer pour monter des communautés temporaires à deux ou à plusieurs…des expériences de productions artistiques où se créent des ramifications à l’image de la division cellulaire, floutant volontairement le statut autoritaire de l’auteur et la soumission à l’objet étudié.

Dans le cadre de la résidence « Excellence des Métiers d’arts » elle propose la conception de vêtements mixtes (jupes, combinaisons, pantalons, tee-shirt), s’appuyant sur une recherche dans des documents d’archives portant sur l’hypothèse de l’existence d’une garde-robe non-genrée à travers les époques. Il s’agit comme dans sa pièce précédente de poursuivre l’idée d’injecter le travail d’écriture et de recherche hors des formats traditionnels d’exposition et d’édition, permettant la percée de l’œuvre dans des espaces de vie et rendant la frontière de sa visibilité de plus en plus mince.