Si l’on se réfère à la définition du dictionnaire, la lentille est une dénomination contenant trois significations. La lentille est en premier lieu une graine comestible. Par analogie, on nomma les disques de verres à fonction optique des lentilles. Enfin, les lentilles s’apparentent également aux éphélides lentiformes – grains de beauté et tâches de rousseur.
La dernière définition nous intéresse plus particulièrement, car elle se rapporte aux « mouches » des courtisans du XVIIIe siècle. A l’époque, ces « mouches » ou ces éphélides artificiellement disposées sur le visage étaient un critère de beauté. Le projet « Les Ephélides » consiste à réitérer cette coquetterie du XVIIIe siècle de façon monumentale et dans un site paysagé.
Quelques « grains de beauté » seront disposés sur les parties dégagées du Parc Saint Léger. Circulaire et oscillant entre trois mètres et cinquante centimètres de diamètres, les « grains de beauté » auront pour matière des lentilles. Ces lentilles recouvriront complètement les cercles et seront « semées » vers décembre 2001 ou janvier 2002. Jusqu’au printemps 2002, l’on pourra observer un ensemble de tâches brunâtres et circulaires. Durant tout l’été, les lentilles germeront, pousseront et s’épanouiront jusqu’au début de l’automne. Ainsi, les « grains de beauté » disparaîtront progressivement du Parc Saint Léger.
Durant toute l’évolution du projet « Les Ephélides », des prises de vues photographiques ainsi qu’un film Super 8 pourra être réalisé – un enregistrement sur onze mois dans le bureau (1er étage) du centre d’art : 4 320 images (3 minutes de film) ÷ 334 jours (11 mois) = 12 à 13 images par jour.