d’octobre à décembre 2011
RÉSIDENCE SECONDAIRE
Soraya Rhofir
Boule, mur, loup, monstre, saucissons : autant d’entrées qui composent le catalogue des archives picturales de Soraya Rhofir dans lesquelles elle a puisé pour réaliser cette composition murale. Extraits de logiciels d’images type Power Point ou d’une iconographie de supermarché, avec son lot de mascottes commerciales, de logos, d’ornements de packaging, un horizon où l’objet personnifié et le personnage objectifié se donnent la main, ces images alimentent une activité d’archivage et de classification quotidienne.
Son univers iconographique peut sembler saturé et absurde, il est en fait le résultat d’une sélection précise où chaque élément, une fois isolé et détouré, devient le messager d’un langage codé. Cette imagerie populaire, banale, invisible, une fois dissociée de son lieu de surproduction naturel, passe au rang de signes et de symboles dans les compositions planes de Soraya Rhofir. Elles sont sujettes alors à divers arrangements et manipulations, agrandissements, superpositions et collages au moyen de scotch et de punaises, (comme pour n’importe quel accrochage de chambre d’adolescent), et dessinent ensemble les contours d’architectures imaginaires hallucinantes, au delà du bon et du mauvais goût, sans rien pour ramener ces divagations esthétiques à aucune juste mesure. S’appropriant une culture visuelle que certains diraient pauvre et univoque, l’imaginaire de Soraya Rhofir insuffle à sa banque iconographique personnelle une tout autre dimension. Elle le montre dans des compositions murales dont la géométrie semble obéir à un ordre formel nécessaire et mystérieux, mais qui nous engagent sur la voie de narrations cryptées. Entre figuration et abstraction, on est assuré de leur hésitation.
Émilie Renard